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Blog-sur-Loire

Avril 2020

• Parole de Millière !
Édito : Agnès Legout-Catelain, Présidente de Millière Raboton

• Quoi d’9 sur le port de Chaumont-sur-Loire confiné ?
Tribulations des squatters ligériens !

 Quoi d’9 dans Chaumont-sur-Loire confiné ?
Avant-garde des squatters ligériens !

• Ceux d’Loire
Gérard Steinmetz – Infiniment loiretchérien

 

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Parole de Millière !

Agnès Legout-Catelain
Présidente de Millière Raboton

©Stéphane Doussard

Dire mois d’avril à millière raboton, c’est être prêt à partir en balade avec vous, que vous soyez en famille, entre copains ou collègues, de passage ou en voisin…

Les toues sont pimpantes après un grand nettoyage de printemps précédé d’une remise à neuf ! Elles sont bien sagement confinées au grand air à nous attendre pour de nouvelles aventures…

La nature ligérienne peut vaquer à ses occupations saisonnières en toute tranquillité. Faire des bébés qui voleront, grignoteront, caquèteront… est redevenu un plaisir qu’aucun humain ne vient troubler… La moindre pervenche peut se hausser du col sans être à portée d’une perfide paire de tennis…

D’ailleurs plusieurs espèces d’animaux ligériens en prennent à leurs aises, vous suivrez ci-dessous, les tribulations des squatters de nos rives. Stéphane, notre guide-pilote, surveille attentivement, la flotte millière raboton, désormais rapatriée, pour cause d’ensablement, presque à l’aplomb du panneau Le Port ; il effectue, donc, des rondes régulières, et comme il est du style matinal, il fait de curieuses rencontres !

Pour continuer de rêver aux sorties d’après confinement, nous vous proposons, chaque vendredi, de partir à la découverte d’une balade millière raboton. Régulièrement, notre page Facebook relaie les infos et les photos transmises par Stéphane, qui continue de travailler à temps partiel.

Nos guides- pilotes piaffent de retrouver leur Loire et de partir, avec vous, à la quête de ces moments uniques du piqué d’un martin-pêcheur, d’un démarrage furtif de castor, des mouvances de lumière sur les eaux, du lever ou du coucher de Sa Majesté Soleil…

Le programme des sorties à thème et des animations sur le port, s’enrichit dans l’attente de la reprise d’une vie que nous goûterons avec un appétit renouvelé : musique, chant, conte, histoire, vins et mets de choix… Le sel de la vie, en somme !

À bientôt sur l’eau !

Quoi d’9 sur le port de Chaumont-sur-Loire confiné ?

Tribulations de squatters ligériens !

Petit poisson aura du mal à devenir grand !
Pas si simple que ça d’être petits poissons par temps de confinement des humains, même si on respire enfin : pas de pêcheurs à l’horizon et en particulier, Gégé le Terrible. De fait, il n’y a plus qu’à faire gaffe aux cormorans… Ça c’est fastoche ! Il suffit de se glisser sous les toues de millière raboton et le tour est joué. Un millière raboton est venu déplacer les toues vers l’aval, une lubie à lui, nous autres, on l’a suivi. Sauf, qu’il y a pire que Gégé le Terrible : les épouvantables silures. Le millière raboton les a remarqués, des bêtes de 1,50 m/1,70 m, qu’il a dit le millière raboton ! Ils ne trouvent rien de mieux que de circuler autour des toues pour nous razzier… C’est quand, le déconfinement ?

Petit poisson… ©Stéphane Doussard  

Heureux comme… ©Yves Collin

Heureux comme un castor sans Pollux !
À l’aise quand on est un castor et qu’on a repéré la toue cabanée de Frédéric Pichery. On se glisse hors de sa maison, et on remonte incognito jusqu’à la jolie toue cabanée. Pas de location en ce moment, alors on peut se la couler douce et venir grignoter les délicieuses brindilles des saules qu’il a plantés sur la rive. On y revient souvent, c’est si rare de pouvoir s’approcher, sans danger, de la rive du port… Personne pour m’embêter, sauf, quelques fois, un millière raboton qui me regarde… Il n’a jamais vu un castor, celui-là ?

Et si on se montait du col !
Il y a longtemps qu’on en rêvait… après tout, une piste cyclable est à tout le monde… c’est ce qu’on se disait, entre Cols verts. Un matin, vers les 6-7 heures, quand les propriétaires de chiens n’ont pas encore sorti leurs monstres et que Gégé le Terrible dort du sommeil du Juste (pas de pêche, pas de chasse !), on y va à la queue leu leu, rien que pour le plaisir de poser les palmes sur un sol dur… Seul le millière raboton rigole de nous voir nous dandiner en groupe, bien en ligne sur la piste… Son chien Dago nous regarde gentiment, lui ! Nous, on n’a pas besoin de vélo, et on a le plumage plus élégant !

Et si on se montait… ©Stéphane Doussard

Quoi d’9 dans Chaumont-sur-Loire confiné ?

Avant-garde des squatters ligériens !

Un beau matin, sur le coup de 6h30, Stéphane, le millière raboton des petits poissons, du castor et des cols verts, sort de chez lui pour sa 1ère visite du jour à la flotte amarrée (il y en aura d’autres au fil des heures). Souventes fois, à cette heure-là, il est seul. Mais un matin de mars où le confinement des humains, est devenu loi, sur la Grand rue qui traverse le village de part en part, de beaux animaux ont pris possession du bitume. Quelques chevreuils de belle allure, visitent ce village qu’ils ne font qu’apercevoir du contrebas de la rive, où qu’ils n’ont jamais vu côté coteau ! Ils ont eu l’élégance d’attendre que personne ne soit en vue, les humains sont tellement imprévisibles. Tranquilles, ils ont continué leur petit bonhomme de chemin avant de retrouver leurs territoires favoris. S’ils avaient su, ils auraient salué le millière raboton sur leur passage.

Ceux d’Loire 

Gérard Steinmetz
Infiniment loir-et-chérien !

Au fil de la Cisse © collection Gérard Steinmetz

À bord d’une toue millière raboton © collection Gérard Steinmetz

Une haute silhouette fend, d’un pas ferme, l’allée du jardin. C’est une première rencontre avec Gérard Steinmetz. Grand sourire, franche poignée de main, attitude chaleureuse tempérée de discrétion… d’aimables signes ! Depuis le temps que nous arpentons les mêmes terres, notre rencontre coulait de source. Exégète du Loir-et-Cher, de ses trésors cachés et partagés, amoureux de la Loire et de l’environnement ligérien, il en parle avec talent dans ses conférences, il en tire, aussi, des livres indispensables comme le dernier paru : Au fil de la Cisse.

Ligne de départ : Mer
Gérard Steinmetz vient au jour à Mer. C’est dans ce gros bourg que son grand-père paternel, exerçait son métier : artisan chapelier. Autrefois, porter un chapeau, faisait partie d’un rite social que tout un chacun respectait, selon les circonstances. Un mariage, un enterrement, une commémoration… impensable d’y assister tête nue. Le grand-père de Gérard Steinmetz fabriquait des chapeaux sur commande pour fournir les boutiques de chapellerie. Je me souviens de la vitrine du chapelier de la rue Porte-Chartraine. Bien que très académique, elle me plaisait, enfant. Les chapeaux disposés géométriquement, m’évoquaient une immense page de catalogue… Son grand-père maternel qui, comme bon nombre de blésois, travaillait au Chocolat Poulain, logeait à la chocolaterie même, où se trouvaient quelques petits logements réservés au personnel. « Pour moi, les vacances, c’était aller chez Pépère et Mémé à la Chocolaterie. Un lieu paradisiaque pour un enfant… », se souvient, l’œil gourmand, Gérard Steinmetz.

Escale : St-Denis-sur-Loire
« Toute la famille – mes parents et leurs 4 enfants (par ordre : une fille, un garçon (moi), une fille, un garçon) – s’est installée à St-Denis, où mon père venait d’être nommé instituteur. Il fut mon unique maître d’école de la maternelle au CM2. Comme de nombreux instituteurs de village, il assumait, également, le poste de secrétaire de mairie. J’ai appris très tôt à ne pas mélanger Papa et le maître d’école. Puis, en 1967, j’ai intégré, à Blois, le Lycée Augustin Thierry, en classe de 6ème. Lors de ma scolarité blésoise, j’ai côtoyé un certain Gérard Schmitt, professeur d’EPS, bien connu des Chaumontais. »

Les fraises de Crouy-sur-Cosson
« Jusqu’à aujourd’hui, je vis ma vie en bordure de rivière, et, assez fidèlement, en vallée de la Cisse. En attendant de rallier, étape par étape, plusieurs lieux du Loir-et-Cher, je suis en 3ème, toujours au Lycée Augustin Thierry et je me trouve dans une situation qui énerve l’ado que je suis : tous mes copains ont des mobylettes, et moi, tout juste un vélo. Mes parents me sachant très accroché à cette envie de posséder enfin ma mobylette, ont passé un contrat avec moi : « Nous t’en payons la moitié, à toi de jouer pour compléter la somme ! »
Je décidais de préparer en parallèle de mon cursus de 3ème, le concours d’entrée à l’École Normale. Cette préparation m’importait beaucoup, car, si l’on était admissible à l’écrit en avril, on décrochait d’office le Brevet. Et pour rassembler la moitié de la somme nécessaire à l’achat de ma mobylette, je me suis lancé, en mai, dans la cueillette des fraises, à Crouy-sur-Cosson. J’ai été comblé et par l’achat de ma mobylette, et par mon succès au concours d’entrée à l’École Normale. Les dés étaient jetés, une carrière d’instituteur s’ouvrait devant moi ! »

Martine et Gérard Steinmetz © collection Gérard Steinmetz

Au fil de la Cisse
« Au hasard de ma première nomination, je me suis retrouvé à l’école du village de Coulanges : j’abordais ainsi ma vie en vallée de la Cisse. Puis, en 1978, j’ai intégré une école d’Onzain, avant de m’amarrer à Mesland où j’ai enseigné pendant 16 ans (1982-1998). Un regroupement pédagogique a été organisé : j’ai pris en charge une classe maternelle. Pour aller plus loin dans ma carrière, j’ai passé quelques examens, qui m’ont ouvert d’autres portes. Ainsi, je suis devenu formateur auprès de l’IUFM (ex École Normale).

Expérience blésoise
«  Je suis passé directement de la campagne vers un autre lieu : la ZUP de Blois. Parallèlement à l’enseignement dans ma classe de CP, j’ai encadré des formations destinées aux débutants dans le métier.
Dans l’école où j’exerçais, nous organisions des événements, comme L’Opération La main à la pâte, pour valoriser les sciences et les technologies. On faisait feu de tout bois : Lego, engrenages, construction de voitures à friction, démontage d’essoreuses à salade… Jack Lang, maire de Blois à l’époque, était très sensibilisé au projet, aussi avons-nous disposé de moyens nécessaires pour réussir. Des étudiants de Tours venaient participer à l’aventure dont l’un des buts était de créer du lien social et d’ouvrir des fenêtres dans des quartiers dits difficiles.

À la recherche du Loir-et-Cher
« Actuellement, je suis retraité de l’enseignement. J’ai les coudées franches pour concrétiser ma passion pour l’Histoire. Au cours de ma scolarité, j’ai eu la chance d’avoir de très bons professeurs d’histoire. Tout de suite, j’ai accroché à cette matière. A l’Ecole Normale, notre professeur, Daniel Viaud, nous a fait découvrir les archives départementales en nous guidant dans nos travaux de recherche, avec lui, j’ai travaillé, entre autres, sur la ligne de tramway Blois – Château-Renault. »

Gare d’Onzain, autrefois

Onzain d’autrefois et ses alentours
«  Après avoir vécu à Molineuf et Coulanges, j’habite maintenant à Onzain où j’ai entrepris des recherches sur ce village. Auprès du Groupe d’Études Histoire locale d’Onzain et des alentours, qui, deux fois par an, organise des conférences. J’ai réalisé un travail d’investigation sur la gare, la laiterie, la balaiterie, le silo et les bacs reliant Onzain à Chaumont. Les archives municipales, bien classées, regorgent de documents et les Onzainois de souche ne sont pas avares d’anecdotes concernant le patrimoine local.

La Cisse © collection Gérard Steinmetz

© Céline Lazennec

Écrire l’histoire et les histoires
« J’aime écrire et j’ai tout loisir, maintenant, de m’adonner à ce penchant ! J’écris donc régulièrement comme correspondant de la Nouvelle République 41, pour Onzain et Herbault. En termes d’édition, j’ai publié l’an passé un ouvrage : Au fil de la Cisse, premier livre dédié à cette rivière qui a suivi le cours de ma vie. J’ai en chantier, actuellement, un projet de livre sur la thématique des Bords de Loire (bacs, ponts, plages, crues, chemins de halage, dragues, sablières, castors, île de la Folie, animations diverses…). Ce n’est pas pour autant, que je tourne le dos à la Cisse, qui continue de m’accompagner »

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