Blog-sur-Loire
Juillet 2018
Parole de Millière !
Agnès Legout-Catelain
Présidente de l’association Millière Raboton
L’Assemblée générale de notre association s’est tenue le 16 juin dernier. Comme chaque année, nous avons pris nos quartiers à la Ferme du Plessis, à Rilly-sur-Loire, formidablement accueillis par les maîtres de maison : nos grands amis Gwenaëlle et Christophe Serin. Grand merci à eux deux.
Ce fut l’instant du bilan de notre activité dont le calendrier s’étend pour cause de saisonnalité, de mars d’une année au mois de mars de l’année suivante. J’ai le plaisir de vous communiquer quelques ordres de grandeurs qui illustrent l’exercice 2017 et quelques informations estivales :
Concert du 8 juillet 2011 : Catherine de Preissac et Jean Ley
- 6066 passagers accueillis (+16%),
- Origine géographique stable (28% de locaux ; 58% France entière ; 14% d’étrangers). Des étrangers surtout européens avec un pic belge (227 personnes) et une affluence allemande (109 personnes),
- Une forte implication de 11 bénévoles (340h de navigation/25% de l’activité) en augmentation par rapport à 2016 (228h),
- L’accueil au port d’Amboise représente 14% de la fréquentation et 10% des recettes, nous prévoyons une montée en puissance avec, en démarrage l’opération Traversée de Loire pour le marché du dimanche matin qui a débuté le 1er juillet (jusqu’au 16 septembre de 9h à 13H),
- La traversée Rilly-Veuves à partir du 8 juillet chaque dimanche jusqu’au 2 septembre (10h à 18h avec ou sans vélo -2 euros).
Les événements de l’été ont commencé avec une belle soirée Des Vins et des Voiles au départ d’Amboise, le 23 juin. Rendez-vous au départ de Chaumont avec Airs de Loire* le 11 juillet, le 9 août (18h) et le 30 août (17h), Les Dérives littéraires* le 21 juillet et le 18 août (18h) et Des vins et des Voiles* le 18 juillet et le 14 août (18h).
À bientôt sur l’eau !
Agnès Legout-Catelain
*renseignements et réservations :
milliere-raboton.net – 06 88 76 57 14 – m.raboton@wanadoo.fr
Quoi d’9 en Loire ?
Les bacs de Loire sont de retour !
Rives d’Amboise
À partir du 1 juillet, on part faire son marché à Amboise en toue Millière Raboton. Jusqu’au 16 septembre (9h/13h), soit pour les douze dimanches à venir, déposez vos cabas et garez vos caddies à bord, puis laissez-vous transporter en admirant au fil de la traversée, le château, le pont, l’île d’Or… Vous reprendrez bien un peu de beauté de Loire chaque dimanche de cet été ?
Rives de Rilly sur Loire-Veuves
Sûr que vous allez prendre goût aux traversées de Loire, en faisant revivre comme autrefois l’art des passeurs. Rendez vous sur la rive de Rilly-sur-Loire ou sur celle de Veuves, chaque dimanche jusqu’au 2 septembre pour une traversée que vous pouvez effectuer avec votre vélo.
Faites « La Loire à vélo » dans les toues Millière Raboton
Des horaires fixes (8 dimanches pour le bac Rilly-Veuves & 9 balades « Découverte » les vendredis à 17h30 au départ du camping de Mosnes) permettent de vous accueillir avec vos vélos pour la descente de Chaumont à Rilly-Veuves ou Mosnes pour un prix attractif, et au retour, la remontée de Mosnes, Rilly-Veuves vers Chaumont. Comme si vous y étiez voici le lien d’une nouvelle vidéo, descendez vers Amboise, avec à bord des élus de Chargé, d’Amboise & Mesdames les Maires de Veuves & Rilly-sur-Loire alors que le grand sujet de conversation était : et si on rétablissait les bacs de Loire ?
Il y aura toujours l’eau le vent la lumière : https://dai.ly/x6n6kd6
Onze vidéos sur Dailymotion : dailymotion.com/M-Raboton
L’envers du décor pour Live Drone & l’ATD Loir-et-Cher, tournage…
Le 21 juin 2018, les bateaux de « Millière Raboton homme de Loire » hissent leurs voiles pour le tournage d’une vidéo promotionnelle pour le 41 avec la société Live Drone & l’ATD Loir-et-Cher. Grand merci à son directeur, M. Philippe Douin. Cette vidéo promotionnelle à 360° sera vue dans quatre bornes « Timescope », trois en Loir-et-Cher (Blois, Chaumont-sur-Loire et Vendôme) et une à Paris – Gare d’Austerlitz.
C’est ici 1:34 mn, l’envers du décor du tournage, où l’on aperçoit le drone quelques secondes…
https://dai.ly/x6mq7df
Quoi d’9 au port d’Amboise ?
1ère sortie Des Vins et des Voiles
Par la belle soirée du 23 juin dernier, 3 toues ont appareillé pour une balade gourmande en Loire. 35 personnes venues d’horizons divers (Poitiers, Vallée du Loir, Paris et même Australie !) ont pris le départ d’une aventure gustative toutes papilles alertées. À tout seigneur, tout honneur, la fête a commencé sur un Crémant de Loire accompagné de rillettes de poisson de Loire bien sûr ! Puis les convives ont enchaîné avec un Montlouis-sur-Loire entouré de fromages locaux (Ste-Maure de Touraine, Pouligny, Petit Trôo) ; poursuivi sur un rosé Touraine Noble Joué et un rouge Touraine Amboise dégustés sur les accents roboratifs de rillettes de Tours, rillons et terrine à l’andouillette ; puis achevé en beauté avec un Vouvray moelleux et de délicieux macarons de Cormery. Bravo Myriam Fouasse-Robert pour ce menu succulent, excellemment arrosé !
Le retour au port fut splendide alors que le soleil se couchait dans ses ors, ses rouges et ses lumières diaprées sur une Loire, toute de sérénité. Prochains rendez-vous Des vins et des Voiles* (18 juillet et 14 août (18h) au départ de Chaumont.
*renseignements et réservations :
milliere-raboton.net – 06 88 76 57 14 – m.raboton@wanadoo.fr
Quoi d’9 au port de Chaumont-sur-Loire ?
L’aviation italienne bombarde Veuves.
Ce 21 juillet, à 18h, partez en Dérives littéraires* en paroles avec Françoise Benassis et en chant et musique avec Raphaël Terreau. Une obsession littéraire : la Loire multiple en poésie, en prose, en histoires… Et que d’histoires coulent sous ses ponts : du soldat Louis Aragon, poète invétéré, à l’élève inconnue de l’école communale de Veuves pendant la seconde guerre mondiale ! Et d’ailleurs, comment c’était Veuves de juin 1940 à août 1944 ? Qu’est-ce qui s’est passé quand les Allemands ont mis en batterie un canon sur la rive de Rilly-sur-Loire pour punir un irréductible petit village gaulois ? Comment échapper aux bombardements de la voie ferrée ? Venez entendre rapporter toutes ces histoires épiques racontées par une ado qui les a vécues, et ce, dans la sérénité d’une soirée d’été en Loire aux sons de la guitare, de la flûte et des percussions d’ailleurs enchantées par Raphaël Terreau. D’autres Dérives littéraires* sont prévues le 18 août.
*renseignements et réservations :
milliere-raboton.net – 06 88 76 57 14 – m.raboton@wanadoo.fr
Ceux d’Loire
Catherine de Preissac Harpiste de Loire
Certains êtres naissent lumineux.
Un talent naturel pour capter la lumière et la partager par leur présence et leur art. C’est la vive impression que je garde de l’instant où j’ai croisé la route de Catherine de Preissac.
Toute de rouge vêtue dans une longue robe, elle régnait avec sa harpe sur une toue Millière Raboton en compagnie de Jean Ley qui pilotait. Image indélébile : tous les deux, seuls à bord, se détachaient sur fond de lumière naissante de l’aube. Il était cinq heures du matin en ce 9 juillet 2011. Nous étions quelques uns sur une autre toue, tassés pour nous réchauffer, alors que Catherine dans sa robe de concert faisait fi du froid. Nous étions les invités privilégiés de cette aubade pour célébrer le lever du soleil sur la Loire. L’or de la harpe s’irradiait peu à peu à l’amble de la montée de l’astre et la fluidité de la musique posait un accord parfait entre la nature, la ferveur de notre écoute et la beauté de Dame Loire.
Instrument de séduction
Comment devient-on harpiste ? Qu’est-ce qui pousse à choisir cet instrument ? Qu’est-ce qui fait qu’on traverse la vie en le jouant ? Selon Catherine de Preissac, à l’origine, il y a un véritable coup de foudre : ce fut la séduction du son de l’instrument et de sa facture. Elle a commencé le piano à l’âge de 6 ans et s’est révélée plutôt douée. Il se trouve qu’une amie de sa sœur, jouait de la harpe. Il advint ce qui devait arriver : un jour, par hasard – nom policé qu’on attribue au destin – elle a posé ses mains sur l’instrument, elle avait 7 ans, la sonorité l’a littéralement enchantée et ne l’a plus lâchée jusqu’à aujourd’hui.
Plan secret
« Ma famille me voulait pianiste. Ma mère avait étudié le piano, pour autant je ne vivais pas dans une atmosphère particulièrement musicale. Cependant, devenir pianiste pour une jeune fille de bonne famille était un sérieux investissement : c’était ouvrir la possibilité de donner des leçons si le cours des choses faisait qu’elle doive gagner sa vie. Ces préoccupations étaient très loin de moi… Je continuais de travailler mon piano en bonne élève mais, fidèle à mon engouement pour la harpe, j’apprenais l’instrument en cachette. Sur le chemin de l’école je faisais une pause chez mon professeur qui n’était autre que l’amie de ma sœur. Elle avait obtenu un prix à Paris et j’étais très fière d’être sa première élève. De 7 à 18 ans j’ai travaillé consciencieusement mon piano dans notre maison située au bord de la Loire. J’avais mon plan : atteindre le niveau supérieur au Conservatoire de Nantes pour prétendre continuer mes études musicales à Paris et, une fois là-bas, me consacrer à la harpe, ce que je ne pouvais pas faire à Nantes où l’instrument n’était pas enseigné. Encore fallait-il atteindre un sérieux niveau pour être admise au cours de harpe du Conservatoire de Paris… J’ai vite déchanté : il était hors de question pour ma famille qu’une fille de 18 ans parte toute seule vivre à Paris ! J’ai beaucoup pleuré avant de me retrouver boursière au Conservatoire de Paris. Enfin, je vivais dans une chambre d’étudiante et pouvais me consacrer à l’étude de la harpe que je louais. J’étais dans l’incapacité d’acheter un instrument dont le prix avoisine toujours celui, disons d’une belle voiture… »
Départ au loin et retour sur Loire
« Au Conservatoire de Paris, j’ai atteint le niveau professionnel qui m’a permis de devenir harpiste… à l’orchestre de Pretoria. J’ai donc quitté la France pendant 5 ans pour m’établir en Afrique du Sud. À mon retour en France, tout le monde m’avait oubliée… Comme je ne pouvais vivre que dans et par la musique, j’ai entamé une carrière de professeur au Conservatoire de Nantes et renoué avec le statut de musicienne d’orchestre en tant que harpiste de l’Orchestre national des Pays de Loire pendant 4 ans. »
Rive faisant
Puis, Catherine de Preissac remonte la Loire en quittant Nantes pour s’installer à Tours. Elle y enseignera la harpe au Conservatoire et ce, pendant 25 ans. En parallèle avec l’enseignement, elle continue sa carrière d’artiste en donnant des récitals en solo et en pratiquant la musique de chambre, souvent en compagnie de son ami flûtiste Guy Cottin, rencontré de longue date au Conservatoire de Nantes avant de jouer ensemble au sein de l’Orchestre des Pays de Loire. Tous deux s’attachent à transcrire des airs à partir du piano pour renouveler leur répertoire en duo. Il faut naturellement que ça sonne bien à la harpe !
Leurs récitals les emmènent assez souvent hors de France : Allemagne, Angleterre, Italie (avec un coup de foudre pour Bari !)…
L’art d’enseigner la harpe
C’est avant tout pour Catherine de Preissac, le plaisir de transmettre la musique aussi intensément que ce qu’elle peut ressentir en concert. Par choix, elle entend ne pas forcément chercher à former des professionnels, elle aime passer le goût de cet art de jouer la harpe. Elle ressent une véritable passion pour l’enseignement en privilégiant la relation individuelle avec les élèves. Les cours particuliers s’y prêtent si bien : « À chaque élève, il faut s’adapter pour que le courant passe, alors c’est merveilleux, ils sont ouverts, confiants… Tu sens leur âme et tu peux échanger profondément même avec un garçon de 7 ans. Certes, il y a plus de harpistes femmes qu’hommes, cependant les garçons y viennent de plus en plus, ils ont une grande force dans les mains et une attaque différente. À tel point que je reconnais à l’oreille la sonorité de Pierre Jamet, harpiste de l’Opéra, ou celle de Lily Laskine, sans jamais les confondre.
Et Dame Loire ?
« En dehors de mon séjour en Afrique, je n’ai jamais quitté la Loire des yeux bien longtemps. J’ai vécu à Ancenis jusqu’à mes 18 ans, juste en face de Liré, le village de Joachim du Bellay, sa statue nous tournait le dos… La Loire est mon fleuve, je n’ai rien vu d’aussi beau… C’est une blonde paresseuse… J’aimais et j’aime toujours marcher le long… Je m’y baignais souvent… J’ai connu les inondations : on prenait le bateau pour aller à l’école… C’était magique ! »
Rencontre avec Jean Ley
« J’accompagnais une amie conférencière qui faisait visiter à des groupes, les châteaux de la Loire, pas seulement les plus renommés, il y a tant et tant de petits châteaux originaux… Je faisais partie du tour, et donnais des récitals dans ces châteaux… Un jour, il a été question d’une sortie en bateau avec Jean. Il m’a posé d’entrée de jeu la question : « Est-ce que tu jouerais sur les bateaux pour mes clients ? On va faire un essai avec des amis aux crépuscules du soir et du matin. » C’est ce que nous avons fait et tu es venue au récital de l’aube. Je ne me rendais pas bien compte de ce qu’allait être cet événement, nous avons commencé par le concert du soir, et tout d’un coup, j’ai vu les gens sur le port de Chaumont-sur-Loire, j’ai embarqué sur la toue avec Jean, le soir tombait, la musique a fait le reste, ce fut magique… Le lendemain, au très petit matin pour le concert de l’aube, Jean manœuvrait habilement pour garder le bateau face au soleil levant, là encore, ce fut magique… »
Harpémo
« Nous avons repris les concerts en 2016 après la disparition de Jean. Nous jouons d’abord sur la toue au milieu de la Loire, les autres toues nous entourant. Il faut composer avec la nature : Guy Cottin, le flûtiste, se bagarre avec le vent qui s’engouffre dans son instrument, et moi, je cramponne la harpe pour éviter qu’elle ne tombe à l’eau.… Puis nous débarquons sur le sable, j’emprunte alors la harpe celtique pour accompagner Jean-Michel Roger, le conteur. Cette année les 11 juillet, 9 et 30 août*, nous avons mis au programme Debussy, centenaire oblige, et notre ami conteur Jean-Michel Roger détaillera avec sa verve généreuse, entre autres, quelques Exercices de style de Raymond Queneau.»
Mots de l’aube
Quelques mots écrits au retour du concert de l’aube : Loire accordée à la musique et à sa musicienne, silence partagé entre dérivants, ensemble et chacun pour soi afin de mener bellement l’aventure merveilleuse de ce matin là. Temps de Loire, temps musical, temps de jubilation intérieure… près de la rive remue ménage de grenouilles impatientes de prendre part à l’événement. Toujours et malgré, l’harmonie à son extrême…
Bienvenue sur l’eau avec Harpémo les 11 juillet, 9 et 30 août*
* renseignements et réservations :
milliere-raboton.net – 06 88 76 57 14 – m.raboton@wanadoo.fr