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Blog-sur-Loire

Chaque mois, envolez-vous en lisant la rubrique de Françoise Benassis

Novembre 2021

Parole de Millière !
Agnès Legout-Catelain
Présidente de millière raboton

Une vie de chien marinier
Dago et Hélios vont en bateau

Cliclic Centre Val de Loire
Service public culturel
autour du livre et de l’image 

L’oeil archéologue
Thomas à la pointe de l’Histoire…

Eric Janvier
Un itinéraire ès qualités originales

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Parole de Millière !

Agnès Legout-Catelain
Présidente de Millière Raboton

A la porte de l’hiver, rappelons que pour millière raboton, homme de loire, chaque saison est la meilleure à bien des égards et nos guides-pilotes ne boudent pas l’aventure en avisant que les températures peuvent être fraiches et la météo capricieuse… comment résister à une balade par tous les temps ?

Il peut y avoir du bonheur à se retrouver immergé dans la nature sous une pluie battante qui pique la peau mais procure des sensations bienfaisantes, réminiscences d’enfance… allons savoir ?… ces moments sont inoubliables !

Nous sortons donc toute l’année si nous estimons que les conditions de navigation ne présentent aucun danger. Alors si près des fêtes de fin d’année, une bonne idée : offrez un beau cadeau, offrez une balade millière raboton, homme de loire… pour tout de suite ou plus tard, à la convenance…

La saison qui pour nous s’achèvera au 31 mars 2022, a déjà bien battu son plein avec un record de passagers embarqués de près de 7000, une fête des 20 ans très réussie, notre participation au Grand Retournement vers le Festival de la Batellerie d’Orléans, une présence active à Escapade Loire, Festival organisé par l’Association Cap Événements, à Chaumont-sur-Loire.

Salariés et bénévoles sont un peu fatigués mais tellement heureux d’envisager une saison prochaine revenue à la normale, en souhaitant qu’aucune frontière ne se referme, et que nous puissions accueillir nos amis venus d’ailleurs.

Nous allons nous atteler à une programmation estivale autour de l’animation musicale bien connue « Airs de Loire », la balade « Vins et Voiles » et d’autres programmations encore en réflexion….

Nous continuerons à communiquer auprès de vous de manière hebdomadaire pour vous convaincre que l’hiver est la meilleure saison… avant le printemps et l’été…

A bientôt sur l’eau, amitiés ligériennes.

© Stéphane Doussard

Une vie de chien marinier

Dago et Hélios vont en bateau

Vous les croisez à bord, vous les croisez sur la rive : 2 grands beaux et paisibles chiens. D’abord l’aîné, Dago, qui navigue avec son maître marinier, Stéphane Doussard. Âgé de 6 ans, il est de la lignée des chiens Beaucerons, destinés il y a quelques années à la surveillance des troupeaux de moutons, en plaine. Pour les initiés, c’est un Berger de Beauce-Bas Rouge. A la fois chien de travail et de garde désormais, il se révèle bon compagnon comme en témoigne Stéf et les photos ci-dessous. Une confiance mutuelle les lie tous les 2, ce qui permet de maintenir en douceur le dressage. Dago adore faire du bateau autant qu’il aime le poisson…

© Robert Charles Mann

© Stéphane Doussard

© Marianne Mercier

Hélios – Dieu du soleil chez les Grecs anciens – a 20 mois. Juste un grand et beau chiot Beauceron ! Son maître marinier, Paul Vézillier, apprécie son « feeling » avec l’humain. Il s’installe près du poste de pilotage et ne bouge pas de toute la balade. C’est un chien très expressif. Sensible au moindre événement, dès qu’un clapotis a quelque chose d’inhabituel, il se lève et va voir ce qui se passe… Le voici, trônant au milieu de l’équipage millière raboton, homme de loire, une patte protectrice et affectueuse posée sur la jambe de son maître. Comment différencier Dago de Hélios ? Hélios a un collier autour du cou. Dago s’en passe…

© collection millière raboton, homme de loire

© Paul Vézillier

Une soirée Airs de Loire © Françoise Benassis

 © Tracey Mann

Ciclic Centre-Val de Loire

Service public culturel autour du livre et de l’image 

Lors de la Fête des 20 ans de millière raboton, homme de loire, peut-être avez-vous visionné dans la salle de la mairie de Chaumont-sur-Loire, des petits films tournés en famille, au siècle dernier, autour de la Loire : la plage, les jeux, la construction de l’usine nucléaire de St-Laurent-des-Eaux… Le montage de ces petits films réalisé par Philippe Gautier, a été effectué à partir du patrimoine immatériel engrangé par l’Agence régionale, Ciclic Centre-Val de Loire. Cette agence bénéficie de la coopération de la Région Centre-Val de Loire et de l’État, sous la présidence de Julie Gayet et la direction de Philippe Germain. Ciclic gère et anime un programme régional de collecte de mémoire et de conservation d’un patrimoine immatériel autour de l’image filmée. Si vous avez dans vos tiroirs des petits films familiaux et que vous souhaitez partager cette mémoire des us et coutumes d’autres époques, encore très proches dans nos cœurs, Ciclic collecte, restaure, numérise et valorise les films tournés dans la région depuis l’invention du cinéma. Consultez le site https://memoire.ciclic.fr et découvrez toutes les activités culturelles de l’agence, c’est une mine d’infos !

L’œil archéologue

Thomas à la pointe de l’Histoire…

Lors du dernier étiage, Thomas, guide-pilote millière raboton, homme de loire, a identifié 2 sites d’épaves immergées à quelques mètres de la rive droite, sur la commune de Veuves (Veuzain-sur-Loire). Il s’agit dans un cas d’un fragment de bordé, en chêne, de 6,50m de long, susceptible d’appartenir à l’architecture de la famille des chalands. L’hypothèse émise serait une datation éventuelle au XVIIème siècle, qui reste à valider. Le 2ème site, concerne une ligne de bois de 12m de long (bordé ? sole ?). En tout état de cause, quand seront bouclées les datations, si elles sont antérieures au XVIIIème siècle, il est permis de penser que des fouilles peuvent être menées.
Bravo à l’œil observateur de Thomas !

Eric Janvier

Un itinéraire ès qualités originales

 © Alexandre de Cadoudal

Certains naissent sympathiques, cela tient à leur abord. Des yeux qui pétillent, un sourire esquissé attendant un retour pour s’éclaircir, une solide poignée de main, caractérisent Éric Janvier, membre de millière raboton, homme de loire, depuis plus d’une dizaine d’années. Éric Janvier participe, actuellement, à notre association sous 2 casquettes, d’abord par sa présence et son apport au sein du Conseil d’Administration, puis en renfort, ô combien apprécié, pour déplacer les toues, avec un engin spectaculaire qu’il utilise dans son exploitation.

Un enfant du terroir
« Je suis né en 1964, à Blois. Un peu pressé de voir le jour, je suis arrivé avec 2 mois d’avance. J’ai donc commencé ma vie, en couveuse. Mon père était agriculteur et ma mère infirmière, elle travaillait avec le pédiatre qui a suivi mes premières années. Beaucoup plus tard, belle coïncidence, j’ai retrouvé le médecin qui a accouché ma mère : tous deux nous suivions des cours de peinture à l’École des Beaux-Arts de Blois… »

Une enfance à la campagne
« J’ai passé mon enfance à Valaire. Une enfance riche en balades à vélo avec mes cousins et mes voisins. On ne partait pas en vacances. On allait jouer au tennis à Blois. On fréquentait Thésée, Chambord. De fait, à vélo, on sillonnait les routes sur un rayon de quelques 30 km… très heureux de pédaler tous azimuts ! »

Apprentissage scolaire et études
« J’ai été scolarisé à l’école de Sambin. J’ai goûté très tôt aux charmes du ramassage scolaire. Puis ce fut le collège, toujours à Sambin, avant celui de Notre-Dame des Aydes, à Blois. De fait, j’étais plutôt artiste et j’envisageais d’intégrer soit l’École Boulle (arts appliqués et métiers d’art), soit l’École Louis Lumière (métiers du cinéma). L’univers du cinéma me tentait car, vers l’âge de 15 ans, j’ai bénéficié d’une formation de cadreur à France 3. J’ai eu cette chance, car à cette époque, une équipe de professionnels passait dans les classes et nous initiait au décryptage de la création d’un film… Cette séance m’avait passionné ! »

Déjà l’Angleterre…
« Ma quinzième année s’est révélée riche en différents apprentissages. À cet âge-là, j’étais en 3ème, j’ai mis à profit l’opportunité d’échanges entre établissements, pour intégrer le King’s School College de Canterbury, où j’ai considérablement amélioré mon anglais. J’ai découvert le pensionnat Outre-Manche, je logeais dans une annexe dédiée aux jeunes élèves étrangers. Je garde un bon souvenir de cette époque. J’ai rencontré de nouveaux amis. Entre autres, Nicolo et Paolo Mondadori, fils de Giorgio Mondadori (grand éditeur d’art dont le magazine AD et actionnaire important de la compagnie Air Italia), nous étions très proches, tous deux parlaient bien français, ce qui favorisait nos échanges. Le week end, j’étais reçu dans leur famille qui possédait une maison dans le Sussex. »

Lycée agricole de Vendôme
« En seconde, je suis entré au Lycée agricole de Vendôme. L’agriculture ne me passionnait pas plus que ça. C’était une solution. C’était un bagage. Il y avait aussi une idée de succession dans l’air par rapport à l’exploitation de mon père, il s’est avéré, d’ailleurs, que je l’ai, plus tard, rachetée en partie. »

 © collection particulière

Détours par le tourisme
« À la fin de mes études, je ne me suis pas lancé tout de suite dans l’agriculture. J’ai effectué un remplacement dans le service de la gestion du tourisme qui, à cette époque, était intégré à la Préfecture. Lors de la décentralisation administrative, cette gestion a été confiée à une agence rattachée au Conseil Départemental, actuellement il s’agit de ADT 41. J’assumais la promotion touristique du patrimoine loir et chérien (entre autres, les châteaux de Chambord, Chaumont-sur-Loire, Cheverny…), je participais à différents salons, je pouvais également me retrouver sur des stands régionaux. Dans le domaine du tourisme, je me débrouillais bien, j’ai mené cette activité pendant 3 ans. Comme on avait besoin de moi, on a même retardé mon incorporation au service militaire. »

Statistiques et promotion de la Gendarmerie
« Je suis parti faire mon service militaire à l’âge de 22 ans. J’ai effectué mes 3 mois de classe auprès de l’École de Gendarmerie du Mans, j’y ai appris, au-delà du tronc commun de la formation militaire, les spécificités de la gendarmerie : maintien de l’ordre, civisme… puis j’ai reçu mon affectation pour la Compagnie de Gendarmerie, de Châteaudun. Je me suis retrouvé dans des bureaux, sous l’autorité d’un capitaine. Pendant l’été, alors que mon capitaine était en vacances, j’ai mis le nez dans des archives accumulées depuis une quinzaine d’années. Je me suis lancé dans l’analyse statistique sur différents items, comme : la prévalence de certains types de criminalités… Je rédigeais des synthèses et montais des graphiques à la main… Lors d’une inspection, le Général qui la dirigeait, se montra fort intéressé par les statistiques, et envisagea de lancer pareil programme, au niveau régional. J’ai beaucoup appris pendant ces années-là. J’ai participé également à des salons au titre de représentant de la Gendarmerie où je faisais la promotion de l’institution. »

Le virage agricole
« Pendant mon service militaire, j’ai trouvé une ferme à acheter (sans cette opportunité, je serais devenu gendarme). La ferme se situait au sud de Montrichard, elle m’intéressait par rapport aux types de culture et à la qualité du terrain. Elle comportait 140 ha, c’était une grande ferme. L’exploitation de mon père n’était pas assez grande pour nous deux, de plus, il fallait prévoir sa retraite, à quelques années de là. Nous avons mis en place un Groupement d’Exploitation agricole, où nous avons travaillé ensemble avant que je ne rachète les parts de l’entreprise. Il a fallu tout remettre en état – plusieurs parties étaient en friche – des opérations de drainage furent nécessaires, tout aussi nécessaire était de monter des hangars… en termes de maçonnerie, de bricolage, de soudure, mon père était très fort… »

Si tu ne vas pas à l’Angleterre…
« J’ai rencontré Jane, ma femme, en France. La première fois, c’est en lisant un article de presse, qui relatait l’installation d’une jeune anglaise dans la vallée du Cher, en passe de monter une affaire de montgolfières. À l’époque, je travaillais dans le tourisme. Quand j’ai lu l’article, j’ai déclaré tout haut ces mots comme une boutade : je me marierai avec elle. Depuis, j’en entends souvent reparler !!! »

L’expérience montgolfière
« Tout a commencé avec un ami observateur – c’est ainsi qu’on nomme un arbitre dans les compétitions de montgolfières – observateur que j’ai accompagné sur le terrain, jusqu’au niveau du championnat national. J’étais passionné par les épreuves imposées lors de ces compétitions. Un exemple : une cible est déployée sur le sol, la montgolfière décolle et doit atterrir au plus près de la cible. Autre épreuve : départ d’une 1ère montgolfière, toutes les montgolfières en compétition, partent en décalage par rapport à la 1ère, et ont pour objectif de se poser au plus près, de l’atterrissage de la 1ère … Il faut pour cela, une sacrée dextérité ! »

 © collection particulière

L’art de pratiquer la montgolfière
« Quelques notions d’abord : une montgolfière se dirige, en principe, toute seule vers le sud… selon les jours, elle peut se décaler, il est alors nécessaire de trouver la bonne altitude, ce qui se fait « au feeling » en harmonisant vitesse du vent et altitude. On ne peut pas prévoir exactement l’itinéraire… On compte une heure de vol avant de commencer à chercher où se poser sur un champ sans forêt, et sans fils électriques… Si l’on veut, par exemple, survoler le château de Chaumont, il faut calculer la vitesse et la direction du vent, je rappelle que l’on a seulement la main sur l’altitude. Pour survoler le château, on lancera un test au sol avec des baudruches selon qu’elles vont à droite ou à gauche, on accommodera… »

Quand on aime à apprendre…
« Avec mon ami observateur, nous nous sommes mis à fréquenter de nombreux rassemblements de montgolfières. On a même trouvé une montgolfière à acheter, lors d’un rassemblement sur le Territoire de Belfort. J’appréciais ces rassemblements, même s’il fallait, parfois, rester au sol à cause de conditions défavorables. Je me souviendrai toute ma vie d’un Championnat de France qui s’est tenu à Amiens, j’y ai rencontré Jane et nous avons eu le coup de foudre au premier regard. J’avais 30 ans, je venais de trouver mon loisir favori – la montgolfière – et surtout, la compagne de ma vie. Je l’accompagnais dès que je le pouvais dans les salons pour assurer la promotion de son activité. Puis nous avons fondé une famille et Jane a vendu ses parts à ses associés. »

Des Racines et des Ailes
« Jane avait eu la primeur de 2 passages dans l’émission télévisée Des Racines et des Ailes. Jean Ley l’a contactée en 2008, pour savoir comment s’était passé le tournage, il venait juste d’accepter de participer à cette émission si belle et si populaire… Avec Jane, nous avons fait une balade en toue, la personnalité, le charisme de Jean, ont fait mouche : j’ai adhéré très vite à l’association. La Loire, on la survole en montgolfière, une montgolfière qu’on trempe même dans le fleuve, j’étais donc en terrain de connaissance ! » 

Et en l’an de grâce 2021 ?
« Actuellement, je fais partie du conseil municipal de mon village de Valaire, où je suis le 1er adjoint au maire. Auparavant, j’ai tâté des élections départementales pour devenir conseiller, hors partis politiques. Je me suis présenté 2 fois en 2008 et 2015. Je voulais comprendre comment fonctionnent les choses dans une société comme la nôtre. J’exploite toujours mes terres mais j’ai réduit l’espace cultivé car je travaille au Domaine national de Chambord (8 mois par an environ) dans le cadre de la promotion touristique.

 © collection particulière

Encore et toujours millière raboton, homme de loire
« Je suis resté aux côtés de Jean Ley, jusqu’à sa mort. J’ai eu le triste privilège de faire, avec lui, une de ses dernières balades en bateau sur la Loire. Il était épuisé. C’est alors qu’il m’a dit « Ce serait bien que tu sois élu au CA de millière raboton pour que tout reste dans le même esprit ». Je lui ai fait cette promesse et je la tiens toujours. »

Fichtre on déménage la toue cabanée…

 © collection millière raboton, homme de loire

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