Blog-sur-Loire
Décembre 2022
Parole de millière !
Agnès Legout-Catelain
Présidente de millière raboton, homme de loire
Les bons moments associatifs 2023
Pour faire la fête ensemble
Et promouvoir la vie batelière
Adhérez ! Participez !
20 novembre 2022
Journée Adhérents
Visite remarquable du Château
Méchoui partagé
Décembre 2022
École du Paysage de Blois
Des rives à croquer !
Serge Caien
Père Castor de Loire
Cliquez sur les titres en bleu pour aller directement à l’article.
Parole de millière !
Agnès Legout-Catelain
Présidente de millière raboton, homme de loire
Nous voilà en hiver au seuil d’une belle année pour millière raboton, homme de loire. Certes il fait désormais froid et Dame Loire a meilleure mine mais pas autant qu’il le faudrait. Cela n’empêche pas nos 2 vaillants travailleurs aidés de bénévoles de tout prévoir pour la saison prochaine et même d’embarquer encore et toujours des passagers. Et puis nous préparons l’accueil de nos jumeaux ou jumelles (les deux nouvelles toues millière raboton, homme de loire) selon les noms qui leur seront respectivement donnés.
Nous soumettrons au vote des adhérents plusieurs noms déjà proposés et nous les inaugurerons en fanfare lors du PORT OUVERT du 29-30 avril prochains.
Et puis parlons aussi de l’adhésion 2023 à notre association qui n’a d’existence que par ses adhérents qui, pour certains, soutiennent l’activité depuis plus de 21 ans. Vous avez accès au bulletin d’adhésion pour l’année 2023, sur notre site https://www.milliere-raboton.net/association/
bulletin d’adhésion à renseigner, signer et renvoyer à l’adresse indiquée.
Adhérer c’est accompagner le développement de l’activité de batellerie, c’est aussi participer à des moments conviviaux que nous vous proposerons sur des thématiques liées à l’environnement et à la culture.
Entre autres, retenez la date du 12 mars prochain, journée inédite et originale où « Les femmes vous mèneront en bateau », histoire de mettre en lumière la mixité de ce métier, un peu passée sous silence. Ce sera cependant un moment simple et convivial auquel les hommes sont chaleureusement conviés… mixité oblige !
A bientôt au bord et sur l’eau.
Agnès Legout-Catelain
Les bons moments associatifs 2023
Pour faire la fête ensemble
Et promouvoir la vie batelière
Adhérez ! Participez !
22 janvier 2023
10h-16h
Conférence de Françoise de Person
Coucous partagé (réservation pour 50 personnes)
_
12 mars 2023
10h-12h à 14h-18h
Port de Chaumont-sur-Loire
« Les femmes vous mènent en bateau ! »
_
29 avril (14h-18h) – 30 avril 2023 (10h-18h)
10h-12h à 14h-18H
Port de Chaumont-sur-Loire
Grande Fête PORT OUVERT – Lancement des 2 nouvelles toues
_
24 juin 2023
10h-16h
Ferme du Plessis – Rilly-sur-Loire
Assemblée Générale et repas convivial
_
Septembre 2023
Le Grand Retournement
Accueil des bateaux au Port de Chaumont-sur-Loire
Départ d’une toue millière raboton, homme de loire
pour le Festival d’Orléans
Emmanuel Cini en visite au château de Chaumont-sur-Loire
© Philippe Piton
20 novembre 2022
Journée Adhérents
Visite remarquable du Château
Méchoui partagé
En ce dimanche, la visite du Château préparée et commentée par Emmanuel Cini, a passionné les 25 participants. Les compliments ont fusé sur la qualité de préparation de cette visite et sur son déroulement harmonieux.
Le repas a pris une tournure épique, avec une météo « pourrie » et des cuisiniers novices (le référent méchoui ami a préféré la chasse à la cuisson du cochon de lait). Cependant, tout s’est déroulé dans la joie et la bonne humeur, bien à l’abri dans la Salle Renaissance. Autour des tables très animées, on comptait 45 adhérents et sympathisants invités dont le président des Marins de Chambord, et André l’accordéoniste du groupe Merabware qui a régalé son monde à la demande !
Journée très pluvieuse mais ambiance très joyeuse !
© Anita Lopez
Décembre 2022
École du Paysage de Blois
Des rives à croquer !
Voici la récolte des carnets d’aquarelle à l’issue de la sortie de 3 bateaux réservés aux élèves de l’École du Paysage de Blois, sortie qui a eu lieu en décembre.
On peut dire que les rives de Loire ont inspiré les aquarellistes : regardez la fraîcheur de ces œuvres à main levée, aucun repentir possible, le trait entrainant la couleur…
Les ont-ils bien croquées ces rives et ces bateaux ?
© Stéphane Doussard
Serge Caien
Père Castor de Loire
C’est un portrait à la mode cubiste que je vous propose aujourd’hui. Qu’est-ce à dire ? Certains êtres cadrent parfaitement dans l’espace d’un portrait classique – des origines à nos jours… – et même si j’ai repris le fil d’un déroulement chronologique afin de pouvoir suivre l’itinéraire de Serge Caien ; à chaque étape, les facettes se multiplient, à l’image d’une toile de Picasso qui représente un portrait à la fois de face, de profil, de ¾ et plus encore…
Bien avant
« Commençons par le commencement avec mes ascendants : mes arrières-grands-parents, Juifs des Balkans, sont venus en France pour s’y installer définitivement et faire souche. Certains membres de ma famille se sont ancrés à Maisons-Alfort, sur les bords de la Marne ; d’autres dont je suis issu, ont préféré Choisy-le-Roi, en bordure de Seine. Je possède en tout et pour tout 4 photos de mes ancêtres. Celle d’un arrière-grand-père, cordonnier qui, à cette époque, s’occupait autant de chaussures que de tabliers de cuir portés par les ouvriers. Les affaires ont dû devenir florissantes, car une autre photo évoque un magasin rue de Rivoli, à Paris, avec un nombre assez important d’employés. C’est lui qui a commercialisé les premières chaussures italiennes, en France ! Par ailleurs, et c’est intéressant à souligner pour ce qui va suivre, il avait ouvert également une boutique à Montmartre qui s’appelait tout simplement : Aux enfants de Montmartre. Beaucoup plus tard, je devais être dans ma quarantaine, j’ai appris que mon grand-père paternel, honni par la famille pour avoir abandonné femme et enfants, était un musicien très doué. Il maîtrisait le violon, le saxo, et la clarinette. Il possédait un orchestre et jouait régulièrement dans un cabaret à Pigalle, le plus grand de Paris à l’époque, Le Tabarin. Dès 1935, il s’est enflammé pour le Jazz , dans le sillage des Black Américains en tournée, qui sillonnaient la France et l’Europe. Puis j’ai appris que ma grand-mère paternelle, qui a vu le jour à Villeny, le pays du cerf, proche de Chambord, exerçait le métier de danseuse à Paris, du temps des affaires florissantes de mon grand-père. Comme j’aime à le répéter : on traverse la vie dans la continuité de ceux qui nous ont précédés… »
© Collection particulière
Et Serge vint…
« Je suis né en banlieue parisienne, et plus exactement à Choisy-le-Roi, ville traversée par la Seine. J’habitais le Quartier des Gondoles, où je n’ai jamais croisé de gondoliers. Cette appellation évoque un passage historique particulier. À Choisy-le-Roi, il existe depuis toujours un port sur la Seine, très fréquenté au XVIIIème siècle parce qu’il y circulait des tonnes de denrées destinées à approvisionner Versailles. De nombreux maraichers exploitaient les terres noires et grasses tout autour de la ville, et leurs récoltes finissaient, pour l’essentiel, sur les tables royales du château. Pour traverser la Seine et fluidifier les transits des produits, Louis XV fit venir d’Italie, des gondoles, dédiées au service du fleuve »
Premier fleuve : la Seine
« La Seine coulait entre de hauts parapets pour préserver la ville des montées du fleuve. Le très mauvais souvenir de la grande inondation de 1910 s’est perpétué à longueur de temps. Les parapets, s’ils endiguaient la Seine, n’ont jamais empêché que, bien souvent, notre cave ne soit inondée… Il y a eu des inondations en Loire à peu près aux mêmes époques ».
La Seine comme terrain de jeu
« Les parapets étaient très hauts, quand j’avais une dizaine d’années, je descendais 9 mètres plus bas, au pied de ces parapets. Ce n’était pas du tout du goût de ma mère… Notre sport favori entre garnements de mon âge, consistait à nous lancer des défis pour traverser, à la nage, le bras le plus large de la Seine, entre 2 passages de péniches. L’idée que ce fut dangereux ne nous effleurait pas ! Un autre danger nous guettait : la pollution. L’environnement de Choisy-le-Roi était, et demeure toujours, des plus industriels. On faisait fi de la situation, nous allions nager dans un bras fermé du fleuve qui n’était rien d’autre qu’un bassin de versement de déchets de toutes sortes, un égout pour parler vrai où vivaient des rats plus gros que des chats. Je me souviens qu’une fois malgré un étrillage en bonne et due forme, sous plusieurs douches – j’avais rendez-vous avec une chérie – j’empestais encore d’une odeur nauséabonde. Ou ma conquête avait le nez bouché ou elle était très amoureuse ; la soirée fut, malgré cela, idyllique. »
© Stéphane Doussard
Une si aimable Albion !
« Dès l’âge de 7 ans, j’ai joué au rugby, et ce, jusque vers mes vingt ans. J’ai même participé au Championnat de France… J’étais mal dans ma peau, une peau aussi dure que pierre, j’étais insupportable et je faisais souffrir tout le monde autour de moi… C’est dans ce contexte, que j’ai débarqué en Angleterre, en 1977, à Newcastle-upon-Tyne, ville d’où Sting est originaire. C’était une ville sinistrée, avec des populations très pauvres : les chantiers navals périclitaient, l’industrie était mal en point. Je me souviens de ce qui m’a choqué en premier : les murs de la ville étaient tout noircis par les effluves industriels. J’ai été confronté à la violence des manifestations de mineurs, barres de fer à la main, à celle des hooligans dans les stades. Je me suis dit que le cours de l’histoire allait changer pendant cette période des années Thatcher. C’était une ouverture sur un autre monde d’une pauvreté inimaginable pour l’ado que j’étais, mais, en parallèle, la rencontre d’un monde plus ouvert que chez les miens. Mes plus beaux noëls, je les ai passés en Angleterre et pas dans ma famille. C’est avec cette première expérience anglaise, que j’ai pris goût et passion pour les voyages. J’ai compris qu’il y avait sur la planète tant et tant d’autres mondes qui ne demandaient qu’à être découverts. Ces derniers temps, avec la crise économique qui sévit de nouveau en Angleterre, je me dis, que c’est une résurgence de ce qui m’avait tant touché lors de mon premier voyage outre-Manche ! »
Monte la’d’ssus, monte la’d’ssus !
« J’ai 20 ans, et j’en ai marre des allers et retours en RER Choisy-Paris. Je m’installe à Montmartre, tout en haut de la rue Lamarck. Je remets mes pas dans les pas d’un des miens, mon oncle Marcel qui jouait du tambour dans la fanfare de la Commune libre de Montmartre. Les musiciens revêtaient des hardes de Poulbot, et tout ce beau monde défilait dans les rues de Montmartre sous la baguette experte du Garde-Champêtre Anatole, qui exerça cette fonction pendant 18 ans et fût l’âme véritable de la Commune Libre de Montmartre… »
La fête, toujours la fête sur la Butte
« J’ai vécu 18 ans à Montmartre. De fait, j’ai assisté peu à peu au délitement de cette vie montmartroise qui avait un charme extraordinaire. C’était une véritable ambiance de village où tous les autochtones se connaissaient et s’entraidaient. Je me souviens du café Le Refuge, qui portait bien son nom, le patron Pierrot venait de Bourgogne, il arborait une belle paire de moustaches qui frisaient autant que ses yeux. Il accueillait tout le monde à n’importe quelle heure. Il gardait les clés des uns et des autres. Il y avait aussi un autre fameux café, Chez Ginette, où la gouaille parisienne battait son plein ! De Montmartre à Pigalle, on organisait des soirées plus déjantées les unes que les autres avec des performances réalisées en public par toute une génération de peintres qui débutaient De plus, sur la Butte, on entendait parler toutes les langues du monde… »
De sensation et de lumière
« C’est la meilleure définition que je me colle à moi-même. Je vis et j’ai vécu, traversé par la lumière. D’ailleurs, j’en ai même fait mon métier : éclairagiste architectural. Si on éclaire l’intérieur des bâtiments et des monuments, on illumine également les extérieurs. J’ai travaillé pour la société COGEDIM. Et là, j’ai rencontré des architectes de grande notoriété comme Wilmotte, des architectes des monuments historiques aussi. Dans ce milieu, on m’a fait confiance. Comme j’avais pris goût aux voyages et que je partais souvent pour des destinations lointaines, au retour, j’étais intarissable sur mes aventures et mes découvertes. Dans ce milieu de grands créateurs, j’ai tout de suite eu un public acquis, c’était bien vu autour de moi… J’ai fait mon éducation et ma formation professionnelle sur le tas, pour accompagner les hommes de l’art dans la réalisation de leurs œuvres jusqu’à la livraison… Concevoir et créer un éclairage c’est œuvrer sur mesure, du trait de l’architecte à la réalisation définitive. En gros, en 6 mois le projet était finalisé… Dans mon portefeuille de réalisations, j’ai éclairé le pont du Gard ! Pendant mon époque montmartroise, je travaillais à contretemps : je rentrais de soirée au matin, j’allais directement rejoindre l’équipe dans ses bureaux, on me proposait alors un café pour éclaircir mes idées, je travaillais à fond, une matinée et c’était fini pour la journée, je pouvais me consacrer à dormir un peu et préparer la fête du soir… »
Que serait la vie sans les rencontres ?
« J’ai quitté Montmartre, et je me suis installé à St-Paul-de -Vence, où j’ai tenu une galerie d’Art. J’y exposais des amis – les artistes que j’avais fréquentés pendant ma période montmartroise – photographes, peintres, sculpteurs, même les œuvres d’un chaman du Nord du Mexique qui travaillait sur la mythologie… J’ai toujours eu le goût d’organiser des soirées. Déjà, au Collège, en 4ème, on dansait sur les derniers airs POP et Disco de l’avant-garde anglaise – aucun disque français n’avait cette cote – c’était le trésor que j’avais rapporté d’Angleterre. Bons et mauvais élèves mélangés, s’en donnaient à cœur joie. J’ai toujours aimé cette mixité. À St-Paul-de-Vence, j’ai tiré profit de mon expérience anglaise, en organisant des Parties comme en Angleterre. Une Party ce n’est pas seulement une fête, il s’y greffe toutes sortes de relations et de rencontres professionnelles, amicales… Pour animer et faire vivre ma galerie, j’imaginais des Parties pour les soirs de vernissage, puis j’ai créé de grands événements à l’initiative des grandes signatures du monde économique. Ce sont les années de ma vie où j’ai fréquenté une clientèle très aisée, qui voyageait et vivait à bord de yatchs. Je m’habillais smart, rien à voir avec les tenues du Père Castor de Loire ! »
Néva et Loire, même combat !
« Pendant toutes ces tribulations où j’ai exercé des métiers différents, je continuais de voyager à travers le monde. Je me souviens d’un moment fabuleux, lors d’un Noël. Je me trouvais à St-Petersbourg, et j’assistais à une représentation du Lac des Cygnes, dans le théâtre du Palais de l’Ermitage. Des fenêtres donnaient sur la Néva. À la sortie du théâtre, en tenue de soirée, nous sommes allés marcher sur la Néva gelée : sous nos pieds, un mètre de glace transparente, et puis des milliers de lumières jaunes alentour… c’était irréel et magnifique… J’ai cette même sensation, le matin quand j’ouvre mes volets et que j’aperçois la Loire. Je suis bouche bée chaque jour… On dirait qu’elle se joue de moi… Je retrouve des émotions vécues au cours de mes voyages… Quand les cygnes se laissent porter par le courant, juste sous mes fenêtres, on se croirait en Russie… À d’autres moments, quand les eaux sont hautes, la Loire joue à Canada… Pendant les basses eaux, elle joue à Madagascar et ses fleuves ensablés…
Depuis deux ans, que j’habite à Chaumont, je vis un voyage immobile dans la beauté des lumières ligériennes… Je suis un Père Castor, comme m’a surnommé une grande amie, mais un Père Castor traversé de lumière… Quand le ciel est très bas sur la Loire, et que des odeurs de fumée et de chauffage flottent dans l’air, elle me rappelle la Tyne de Newcastle… Tout comme dans mes voyages, j’aime tellement vivre l’instant présent. »
© Stéphane Doussard
Le héron du ponton
« C’est moi ce héron du ponton, c’est Stéphane qui m’a baptisé ainsi quand il me met en tenue de pêche… ça me change des tenues élégantes du temps de la Société de Yatchting, et de St-Paul-de-Vence… mais j’apprécie tout autant le héron du ponton ! Je suis très attaché à l’Association millière raboton, homme de Loire, cela me rappelle Montmartre où il suffisait de traverser la rue pour partager un bon moment avec quelqu’un. Là, j’ai juste à descendre sur le port… ce que j’apprécie dans cette association, c’est qu’il n’y a rien de calculé, chacun apporte son grain, amène son état d’être… on tisse des liens rares avec Anita, Gérald, Agnès, Stéphane, Paul… je pourrais citer tout le monde… Nous sommes dans l’échange : Serge, c’est le contrepoids pour porter ; le coup de main pour nettoyer la Loire ; assurer la surveillance des bateaux du poste de vigie qu’est ma maison… En échange, j’apprends les oiseaux avec Stéphane, je me passionne pour le fleuve… Rien que pour le plaisir, je monte à bord des toues… Une fois, j’y faisais une sieste une main ouverte, Thomas qui rentrait de balade, m’a vu endormi comme un loir : une mésange était venue se nicher au creux de ma paume… Je tiens ici à remercier les millière raboton, homme et « femme » de loire, pour leur ouverture à l’autre et leur accueil. Ce grand merci est important pour moi… et comme le répétait à l’envi, mon frère : le fleuve coule toujours dans le même sens… »