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Blog-sur-Loire

Août 2020

Parole de Millière !
Agnès Legout-Catelain – Présidente de millière raboton

Des balades en voisin/voisine
Le flux des riverains de Loire

Bivouac en vue
Le charme de l’île de La Calonnière !

Des balades encore des balades !
À chacun sa balade

Nouveaux guides-pilotes bénévoles
Balade en solo, enfin…

Balades à l’aube
Un nouvel essor…

Adhérer à millière raboton, homme de Loire 

Airs de Loire & Harpémo
Formidable article dans la NR41 et formidable diaporama !

Ceux d’Loire
Philippe Boisneau

 

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Parole de Millière !

Agnès Legout-Catelain
Présidente de Millière Raboton

Depuis le 14 juillet, l’activité a repris à un niveau élevé ce qui démontre l’envie ressentie, par beaucoup d’entre nous, d’évasion et d’espace.
La Loire, pour sa part, se languit au travers du sable qui a pris une bien grande place et complique la tâche de nos vaillants guides-pilotes. Le soleil de plomb et la chaleur qui fait des pics, éprouvent également leur résistance pour des bateliers pourtant valeureux.
Pourtant rien n’altère leur motivation et leur optimisme à décrire un environnement si magnifique en toutes circonstances, un chevreuil venant se désaltérer, le vol planant d’un balbuzard aux apparitions avares, les jolies aigrettes blanches… la merveilleuse photo d’un trio de barques en mouvement…
Précisons ici que le Conseil départemental de Loir-et-Cher a soutenu notre activité par l’achat de 600 places balades-découvertes, offertes à l’occasion de jeux qu’ils organiseront. Un grand merci aux élus décideurs pour ce soutien bienvenu à notre trésorerie.
Nous n’avons pour l’heure que très peu de visibilité sur les mois à venir à cause de ce virus insidieux qui effraie nombre d’entre nous. Nous continuerons cependant avec toutes les précautions requises à offrir ce merveilleux dépaysement d’une balade sur la Loire par diverses formules tout au long du jour et jusqu’à la nuit.
La balade à l’aube a repris du service avec un guide-pilote matinal qui se réjouit à chaque sortie au petit jour. Le bivouac plus rare mais toujours prisé laisse un souvenir enchanteur à ses participants voilà qui nous réjouit.
Merci à nos guides-pilotes salariés et bénévoles de toute l’énergie qu’ils mettent à rendre chaque balade unique et conviviale.

A bientôt sur l’eau.

©Stéphane Doussard

Des balades en voisin/voisine

Le flux des riverains de Loire

Les temps ne sont plus à un paradoxe près. L’été 2020 restera dans les mémoires comme atypique. Ainsi, après les fluctuations du mois de juin, la fréquentation de nos bateaux, au mois de juillet, est allée crescendo pour se révéler… nettement supérieure à celle de juillet 2019, ce dont nous nous réjouissons. Ainsi vous êtes venus, en nombre, de Blois, des Montils, Vallières, Chouzy, Onzain, Monteaux… un véritable retour aux sources… En somme, les proches du fleuve ont décidé que leur été serait ligérien avec découverte, ou redécouverte de Dame Loire qui sait tellement y faire, pour rendre unique chaque balade. Bienvenue à bord, votre toue vous attend !

©Stéphane Doussard

Bivouac en vue

Le charme de l’île de La Calonnière !

Ils étaient 7, ce 20 juillet. Des collègues de travail qui avaient envie de passer un week-end insolite, ensemble. Tous du coin, pour ne pas faire mentir le texte ci-dessus. Nous leur avons proposé de convertir l’aller et le retour sur l’île de La Calonnière en balades, pour prendre le temps d’observer, de vibrer aux lumières de Loire, de savourer le bonheur d’être sur l’eau… Une descente (3h) donc, jusqu’à Mosnes, avec escale à la Cave à vins troglodyte Volupia (cliquez pour en savoir plus), histoire de trinquer aux bons moments à venir ! Une remontée (2h), pour se fabriquer encore quelques bons souvenirs et prendre le temps, ce temps de Loire fait de lenteur et de densité. Cette offre de services sous forme de balades a remporté leur adhésion commune et les 7 ont choisi de bivouaquer avec millière raboton, le charme de l’île de la Calonnière a fait le reste… Le bivouac s’est déroulé en semi-autonomie : millière raboton a prêté le matériel nécessaire et a organisé, sur place, les installations. À quand votre prochain bivouac ?

©Stéphane Doussard

Des balades encore des balades !

À chacun sa balade

Des balades pour le plaisir, des balades pour réfléchir, des balades pour projeter… c’est la vie sur le fleuve. Ainsi, le 21 juillet, des cyclistes (2 adultes et 3 enfants) ont embarqué sur l’une de nos toues avec leurs 5 vélos, pour flâner autrement… Par ailleurs, une autre balade a été partagée par une dizaine de personnes, dont Arthur Grelet, membre de l’association chaumontaise, Cap événements, Bruno Marmiroli, directeur de La Mission Val de Loire, 4 Compagnons du Devoir venus de Tours avec leur Prévôt et quelques membres de millière raboton. Cap événements entreprend de monter un festival et s’est mis en quête de sponsors. D’autre part, il a été question d’un projet de construction de bateau, qui serait mené du côté de Tours, où les Compagnons du Devoir disposent d’une convention avec un CFA. Dans un tout autre contexte, dans le cadre de l’opération Vacances apprenantes, nous montons actuellement un projet avec l’USEP, dédié aux élèves de CP, accompagnés de 4 animateurs. Enfin, il est question de fêter sur l’eau un anniversaire de mariage, qui rimerait avec Domaine des Pierrettes… Vraiment, à chacun, sa balade…   

Nouveaux guides-pilotes bénévoles

Balade en solo, enfin…

Ils ont passé brillamment leur permis de pilote à passagers, puis ils ont pris part à des sorties accompagnées pour parfaire leur technique et leur expérience. Ils sont prêts maintenant et ils ont franchi le pas de la 1ère sortie en solo, avec brio. Étienne Dubray et Nicolas Vonnet, soit 2 nouvelles recrues, pleines d’énergie, au sein de l’équipage millière raboton.

©Stéphane Doussard

Balades à l’aube

Un nouvel essor…

Il faut dire que millière raboton, dispose avec Stéphane Doussard, d’un guide-pilote amoureux des balades à l’aube… Ces balades enregistrent un nouvel engouement : elles sont passées d’une périodicité de 6 dans l’année, à 6 pour le seul mois de juillet 2020.

À bord, une grande majorité de locaux et quelques personnes de passage… Les photos parlent d’elles-mêmes

 ©Stéphane Doussard

Adhérer à millière raboton, homme de Loire

L’Assemblée générale du 13 juin, moment habituel du renouvellement des adhésions ou de nouvelles prises d’adhésion, a été reportée, pour cause de pandémie. Compte-tenu de la situation précaire de notre activité et de notre engagement auprès de nos salariés permanents et saisonniers, nos besoins de trésorerie sont pressants. Nous comptons sur vous pour renouveler maintenant votre adhésion ou pour rejoindre l’aventure millière raboton, en souscrivant une adhésion, dans vos meilleurs délais. L’énergie de poursuivre nous anime. Nous sommes prêts. Merci d’être au rendez-vous !

Airs de Loire & Harpémo

Formidable article dans la NR41 et formidable diaporama !

Formidable article dans la NR41 et formidable diaporama !

Bonne lecture et belle vision, récit en mots et en images d’une soirée enchantée comme si vous y étiez. Ne ratez surtout pas l’ultime performance du 20 août ! Achetez vos billets en direct sur notre site !

Ceux d’Loire 

Philippe Boisneau
La vraie vie Pêche-Nature

Philippe Boisneau ©Collection particulière

Destination Loire

C’est à Château-Gontier sur Mayenne, que Philippe Boisneau ouvre, pour la première fois, les yeux sur le monde. Comme les eaux de la Mayenne, se mêlent à celles de la Maine, pour se jeter en Loire, il était inévitable que Philippe Boisneau, aborde un jour le fleuve… Il se remémore, à l’âge de 6/7ans, des parties de pêche, à Montjean, en compagnie d’un oncle. « Ma grand-mère et ma grand-tante maternelles vivaient là, j’allais très souvent leur rendre visite. Elles habitaient une maison près du lit de la Loire. J’y retrouvais mes cousins et mes copains. Jusqu’à l’âge de 18 ans, j’ai vécu à Château-Gontier et, les vacances, pour moi, c’était pour moitié du temps : Montjean. »

Formation ciblée

« À l’Université de Rennes, j’ai obtenu un DEUG en Biologie, puis ce fut la Licence et la Maîtrise, en Sciences et Techniques d’aménagement et de mise en valeur des régions. L’intérêt de cette filière était qu’elle permettait de constituer une excellente base en Biologie et Écologie, associée à plusieurs disciplines (Droit, Géo, Sociologie, Techniques…), de fait, la démarche consistait en une approche globale de l’environnement. Puis j’ai démarré la préparation d’un Diplôme d’Études Approfondies (DEA) auprès de l’Université Paris XII et de l’École Nationale des Ponts et Chaussées, en Sciences et Technologies de l’environnement.

 

Mission ciblée

« Au cours des années 1980, la problématique de la restructuration des bocages, des rivières, pour disait-on à l’époque « sauver l’agriculture », comme travaux connexes au remembrement des terres, est devenue prégnante, au point que le Conseil départemental a mandaté la Direction Départementale de l’Agriculture de la Mayenne pour recalibrer ou rectifier 3500 km de cours d’eau. Il convenait de transformer les ruisseaux et petites rivières, de 1 mètre de large et 20 cm de profondeur, en fossés, de drainage pour pouvoir semer du maïs dans les fonds de vallée. Idée lancée par les exploitants agricoles, soutenue par les élus départementaux, qu’il a fallu contrecarrer, préconisait de creuser des fossés de 2 m de profondeur sur 6 m de large : heureuse initiative qui détruisait complètement le milieu aquatique. Il faut ajouter que 90% de l’eau potable, en Mayenne, sont fournis par les rivières. Comment faire avec des zones humides asséchées et des eaux dégradées ? J’ai œuvré, en tant que militant, avec une association existante, à l’époque, celle de Eaux et Rivières de Bretagne. C’était pour moi, un apport formidable en termes de culture de l’eau »

Un avant et un après 15 octobre 1983

« Il y avait un mois que je m’étais lancé dans la préparation d’un DEA, j’avais un an devant moi pour, obligatoirement, le boucler. Alors que j’intervenais sur un des chantiers de nettoyage jardin écologique, pour lutter contre le « recalibrage » des cours d’eau, une tempête est survenue. J’ai reçu une branche sur la tête, contrecoup immédiat : coma. Le pronostic sur ma survie était réservé. Je suis sorti, très très, progressivement du coma avec des reprises de conscience éphémères. Ma chance a été d’avoir rencontré Catherine Mennesson, mon épouse aujourd’hui, en maîtrise, à l’Université de Rennes. Nous avions démarré ensemble notre formation académique en DEA, avant l’épisode du 15 octobre 1983. De cette date fatidique à fin novembre 1984, Catherine s’est tenue à mes côtés pour me stimuler à chaque dépassement des nombreuses étapes sur le chemin de la récupération. De fait, je suis sorti du coma, hémiplégique du côté droit. Aujourd’hui encore, le fonctionnement de ma main et jambe droites n’est pas satisfaisant. Après la sortie du coma, j’étais dans un état de fatigue incommensurable… aussi m’a-t-il été accordé de boucler mon DEA en 2 ans au lieu de l’année réglementaire. »

Dans le sillage des aloses

« Catherine et moi étions en quête d’un stage de recherche. À cette époque, dans les années 1980 , ont fleuri des projets de construction de grands barrages sur la Loire. Dans ce contexte qui fit polémique, le ministère de l’Environnement a décidé du lancement d’une expédition scientifique sur le bassin de la Loire pour investiguer sur les mœurs et coutumes des aloses. Car, si l’on savait, alors, à peu près tout du saumon, l’alose avait gardé tout son mystère. En binôme avec Catherine, nous avons arpenté le bassin pendant 6 mois afin d’identifier les zones de migration, repérer les lieux de reproduction…  Catherine possédait déjà une bonne expérience des milieux aquatiques. Elle avait été chargée d’une sorte d’étude d’impact sur les cours d’eau en Mayenne. Après différents réaménagements, l’objectif affiché était de dresser un état des lieux avant les interventions humaines, puis de calibrer l’état actuel en mesurant la santé des milieux aquatiques. »

Thèses jumelles

« Sorti major lors de l’obtention de mon DEA, j’ai eu droit à une bourse pour préparer une thèse sur La Biologie, l’Écologie et la Génétique des populations d’aloses du bassin de la Loire. Il m’a fallu 5 ans pour la mener à bien et la soutenir en 1990. De son côté, Catherine poursuivait elle-même sa thèse, malheureusement, elle n’avait pas eu la chance de bénéficier d’une bourse. Alors, elle a travaillé, en parallèle, en passant une convention de recherche avec EDF et avec le Ministère de l’Environnement. Le but : échantillonner les aloses, en particulier, sur le bassin proche de l’usine nucléaire de St-Laurent-les-Eaux. L’échantillonnage concernait la biologie, démographie, âge des poissons… il fallait également acquérir des données hydro-climatiques pour mettre en place une passe à poissons. Les conclusions d’une autre étude, menée sous l’égide du ministère de l’Environnement, concernant l’alose, sont à l’origine de l’arasement du barrage hydroélectrique de Maisons-Rouges, sur la Vienne. Nous avons soutenu nos thèses, le même jour. »

Pêche professionnelle

« Les 3 années qui suivirent nos soutenances de thèse, ont été consacrées aux passages de concours, et à la recherche de statuts professionnels pour assurer notre subsistance commune. Catherine a exercé le métier de pêcheur professionnel, activité ancrée sur Mosnes, avant d’obtenir, en 1993, un poste de Maître de Conférence à l’Université François Rabelais, de Tours, en Écologie aquatique. Quant à moi, j’émargeais au RMI… Bien sûr, j’aidais Catherine dans son activité, comme Compagnon de Pêche en eau douce (nomenclature du Code de l’Environnement), ce qui correspond au statut social d’un matelot en mer, et permet d’obtenir une carte de la préfecture assortie des consignes de périmètres de pêche, l’activité s’exerçant sous l’autorité d’un patron. En 1994, j’ai repris le Droit de pêche de Catherine, toujours à Mosnes. J’ai mis à profit ma formation de chercheur en incitant les pêcheurs professionnels à collaborer avec les chercheurs. J’ai continué la collecte de données, commencée durant le DEA, à partir de la capture des poissons, afin d’améliorer, en particulier, nos connaissances sur les aloses. À partir de 1987, j’ai aussi suivi l’anguille argentée, lorqu’elle part vers la mer des Sargasses. La collaboration entre pêcheurs et chercheur a permis d’acquérir les séries chronologiques les plus longues de toute l’Europe pour l’alose et l’anguille. Actuellement, j’ai l’autorisation de pêcher sur 20 kilomètres, en Loire, et sur une dizaine de kilomètres, sur le Cher. Cette autorisation de pêche est valable pendant 5 ans renouvelables. »

Philippe Boisneau ©Collection particulière

À chaque saison, sa pêche

«?Ce sont les saisons qui conditionnent les prises… Au printemps, nous pêchons surtout les aloses au filet?; de mars à octobre, avec le même type d’engin, mais avec des mailles adaptées, nous ciblons plutôt les mulets, les carpes, les barbeaux et les silures. D’avril à août, nous nous reportons principalement sur l’anguille jaune et, d’octobre à février, sur l’anguille argentée, ces deux pêches étant pratiquées avec des nasses. J’ai opté pour une organisation de mon activité assez classique, avec une part importante de vente directe aux restaurants?; je pêche presque toujours avec la même barque, même si j’en possède une seconde, presque identique à la première, en dépannage…?»

Propos de Philippe Boisneau, à retrouver dans la Revue 311 du Chasse-Marée
https://www.chasse-maree.com/pecheurs-de-loire-gardiens-du-fleuve/

Une guerilla contre-nature  

Entre pêcheurs amateurs et pêcheurs professionnels, l’harmonie n’est pas au beau fixe. L’antienne habituelle est toujours de rigueur : les pêcheurs professionnels vident la Loire de ses poissons. La pêche professionnelle est, non seulement raisonnée, mais elle sert à réguler la prévalence des carpes et des silures, par exemple. Ce n’est en rien une pêche destructrice. Il ne devrait pas être si difficile que cela, de concilier loisirs des pêcheurs amateurs, et activité professionnelle. Ce qui est inacceptable, c’est le vandalisme et la destruction d’engins. Le plus troublant étant, que ces pratiques délictueuses, se propagent au long du fleuve… De plus, les pêcheurs professionnels exercent une veille sur l’équilibre du milieu où ils interviennent. Et, un raisonnement basique, devrait permettre de comprendre que, si les professionnels veulent pérenniser leur activité, leur intérêt premier n’est pas de « vider la Loire de ses poissons » !

Professionnels de la pêche et chercheurs

«Les pêcheurs amateurs doivent aussi prendre conscience que les professionnels coopèrent depuis plus de trente ans avec les chercheurs. Ils effectuent régulièrement des relevés et participent au suivi scientifique des populations de poissons, en particulier celles des grandes aloses, des saumons et des anguilles. Qui d’autre que nous pourrait le faire sur un fleuve aussi long que la Loire, sans maîtriser le savoir ancestral du comportement de ces poissons, les techniques patrimoniales qui seules permettent de les appréhender?? Cette collaboration avec les scientifiques est essentielle, car elle permet de suivre l’évolution des milieux, de définir une pression de pêche adaptée et, parfois, d’atténuer l’impact de certaines activités humaines.» 

Propos de Philippe Boisneau, à retrouver dans la Revue 311 du Chasse-Marée
https://www.chasse-maree.com/pecheurs-de-loire-gardiens-du-fleuve/

Le CONAPPED* (COmité National de la Pêche Professionnelle en Eau Douce)

Très engagé dans la défense et illustration de sa profession, Philippe Boisneau s’implique dans les instances régionales et nationales. Ainsi, il est le vice-président des Pêcheurs professionnels en eau douce du Bassin Loire-Bretagne. À l’échelon hexagonal, il est directeur au sein du Comité national du CONAPPED. C’est dire à quel point la pérennisation et la promotion de son métier, lui tiennent à cœur. À l’heure actuelle, en France, on compte 347 patrons de pêche fluviaux, 26 compagnons et 57 marins pêcheurs (activité dans les estuaires).*

https://www.lepecheurprofessionnel.fr/

Rencontre avec Jean Ley

« Nous nous sommes croisés sur la Loire et le jus est passé entre nous. Nous parlions beaucoup de l’écologie du fleuve et nous étions soucieux de faire passer des messages de sauvegarde de ce qui représente, pour nous ligériens, un formidable patrimoine. Tout au démarrage de l’activité de millière raboton, j’ai collaboré avec Jean, au cours de bivouacs, dans l’île de la Calonnière. Je pêchais de la friture d’eaux vives (ablettes, goujons, gardons…) à la senne, c’est une pêche assez spectaculaire, très appréciée des passagers millière raboton qui pouvaient ensuite se régaler avec la friture. J’ai vécu un moment extraordinaire en trouvant, par hasard, cette gravure du XVIIème siècle, où des pêcheurs tirent la senne en face du Château d’Amboise. Je pêche à la senne à cet endroit précis, 300 ans après… Je me dis que toutes ces pratiques ancestrales ne sont ni regardées, ni valorisées au niveau technique, sociologique… On s’est penché davantage sur l’art de la pêche en Afrique, toute recherche passionnante en elle-même, mais nous avons négligé notre patrimoine culturel. Il est plus que temps de mettre en avant, nos savoirs, nos arts de faire et d’être d’heureux vivants sur et au bord de notre fleuve royal. »

©Collection particulière

Quand partirons-nous avec Philippe Boisneau, pêcher à la mythique senne ?

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